Mignonne, voyez ce pétale
Qui, dans une course fatale,
S’envole, seul, au gré des nues;
Dans l’or de l’aube et des vêprées
L’éclat de ses couleurs diaprées
Brille de fureurs retenues.
Il en vient d’autres à sa suite.
Mignonne, admirez cette fuite
Qui ravive nos prés, nos villes.
Ah ! Contemplez ce nouveau monde :
La chaleur soudaine, profonde,
De ces aimables vaudevilles…
Nous ressemblons à ces pétales
Nous errons seuls dans nos dédales,
Puis nous trouvons, bonheur immense,
Amis, Amours qui nous entraînent
Défiant le temps qui s’égraine
Avant qu’éclate le silence.